1903
  Début de la collaboration régulière de Jarry à La Plume et à un nouvel hebdomadaire 
  dirigé par Franc-Nohain, Le Canard sauvage qui cessera sa publication en octobre.
  Le 1er avril, "La bataille de Morsang", fragment de La Dragonne, paraît dans 
  La Revue Blanche.
  En novembre, Jarry part chez Claude Terrasse au Grand-Lemps (près de Grenoble) 
  pour travailler à un Pantagruel commencé en 1897. 
  La revue d'Apollinaire Le Festin d'Esope n°2 (décembre) publie une partie de 
  l'Objet aimé.
  
  1904
  En janvier, la dernière revue dans laquelle Jarry publie régulièrement, La Plume, 
  cesse de paraître. 
  En mai, Jarry revient du Grand-Lemps à Paris.
  Félix Fénéon l'introduit au Figaro, mais la collaboration de Jarry s'arrêtera 
  après deux articles seulement.
  En novembre, Jarry séjourne de nouveau au Grand-Lemps dans le but de terminer 
  Pantagruel.
  
  1905
  En avril, au cours d'un dîner chez Maurice Raynal, rue de Rennes, et en présence 
  d'Apollinaire qui le désarma, Jarry ivre tire "à blanc" des coups de revolver 
  sur le sculpteur espagnol Manolo.
  Fin avril, il signe avec Claude Terrasse un traité sur les droits du Pantagruel 
  (inachevé).
  Pendant l'été, Jarry réalise un vieux rêve : après avoir acheté une parcelle 
  de terrain aux Bas-Vignons, près de la villa des Vallette, il y fera construire 
  par les soins mal rétribués du charron Dubois, un abri en planches sur socle 
  de ciment : le "Tripode".
  En octobre avec le docteur Saltas, Jarry commence à traduire La Papesse Jeanne 
  du grec Emmanuel Roïdis.
  
  1906
  Jarry se trouve dans un dénuement extrême.
  En avril, la revue Vers et prose publie le premier chapitre de La Dragonne.
  Le 11 mai, Jarry malade, prend le train pour Laval où sa sœur Charlotte le soignera 
  dans leur appartement loué au 13, rue Charles Landelle.
  Atteint d'une grave crise cérébrale, il dicte à sa sœur ses dernières volontés, 
  le plan de La Dragonne, reçoit les derniers sacrements et écrit à Rachilde une 
  lettre émouvante. Le docteur Henri Bucquet vient plusieurs fois au chevet du 
  malade. En juillet, Jarry guéri, est de retour à Paris.
  Chez Sansot, paraît Ubu sur la Butte, premier volume d'une collection du "Théâtre 
  Mirlitonesque d'Alfred Jarry" ; le deuxième et dernier volume de la pièce 
  Par la taille paraît en août.
  
  1907
  La santé de Jarry est aussi dégradée que sa situation financière.
  Pour l'aider, Vallette et ses amis parisiens réalisent par souscription une 
  édition de l'opérette Le Moutardier du Pape.
  L'éditeur Victor Lemasle publie en juin, Albert Samain : souvenirs, une petite 
  plaquette commandée à Jarry qui l'estimera "bâclée".
  Pendant toute l'année 1907, à l'exception de courts séjours à Paris, Jarry est 
  le plus souvent à Laval, avec sa sœur au 13, rue Charles Landelle, logement 
  qu'ils doivent quitter le 5 mai (ne payant plus le loyer) pour réintégrer la 
  maison des ancêtres au 13 et 15, rue de Bootz.
  Pendant toute cette période où Jarry est au plus mal, Émile Labbé, pharmacien 
  à Laval, va fournir l'écrivain en médicaments.
  A cause des poursuites des nombreux créanciers, Alfred Vallette déconseille 
  toujours à Jarry de rentrer à Paris, mais celui-ci passe outre et prend le train 
  pour Paris le 7 octobre; il se réinstalle au 7, rue Cassette.
  
  1907
  Son état s'aggrave. Le 29 octobre, Vallette et Saltas, inquiets de ne pas avoir 
  vu Jarry depuis plusieurs jours, se rendent chez lui; il est si faible qu'il 
  ne peut ouvrir la porte et on doit appeler un serrurier; on le transporte d'urgence 
  à l'hôpital de la Charité.
  1er novembre 1907. Après avoir demandé un cure-dent que lui apporte Saltas, 
  Jarry meurt à quatre heures quinze de l'après-midi, d'une méningite tuberculeuse.
  Le surlendemain, après une brève cérémonie à Saint-Sulpice, il est enterré au 
  cimetière de Bagneux.